Orange Is the New Black : on fait comment quand on a ses règles en prison ?


        Actuellement disponible sur Netflix, la quatrième saison de la série carcérale Orange Is the New Black continue dans sa lancée en abordant des sujets aussi sensibles et tabous que le viol, la discrimination raciale, la schizophrénie ou encore les règles. Nous nous attacherons ici à ces dernières, au coeur du débat dans l'épisode  5 ("Nous aurons toujours Baltimore") qui s'ouvre sur le face-à-face entre une détenue, Alison Abdullah, et un gardien se trouvant dans l'incapacité de lui donner des serviettes hygiéniques pour cause de pénurie.


SOS d'une prison en détresse

C'est un fait : Litchfield est surpeuplée. 100 nouvelles détenues viennent d'intégrer la prison et l'ambiance est pour le moins électrique. Chacune se cherche un carré d'intimité tandis que l'équipe de Caputo - renforcée entre autres par Piscatella du QHS - s'affaire à apaiser les conflits qui se propagent dans les couloirs de la prison pour femmes. 

Pour accueillir ces nouvelles recrues en uniforme orange, il n'y a pas eu un centime de dépensé par la direction, seulement quelques ajustements de fait : la mise en place de lits superposés dans les dortoirs, un service supplémentaire à la cantine... Bref, rien de vraiment concret pour le moment alors que la nouvelle équipe de Caputo a eu le droit a un nouveau toit refait à neuf.

Les règles c'est super-flux

"Il y a 100 nouvelles détenues mais le même budget pour le superflu" rétorque l'un des membres du personnel de la prison lorsqu'Alison vient lui demander des serviettes hygiéniques. Les filles vont donc devoir faire avec les moyens du bord pendant leurs périodes de règles, leur maigre salaire (10 cents de l'heure) ne leur permettant pas d'acheter ne serait-ce qu'une boîte de tampons vendue 10$ au magasin de la prison.

Vous entendez ça ? Ma fabrique à bébé est superflue.

© Netflix
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Comme l'a si justement dit ce grand poète du XXIème siècle Faf Larage : "Pas le choix faut y'aller". Alors pour conserver un minimum d'hygiène, chacune fait marcher son imagination et use du bon vieux système D : le masque de sommeil se transforme en serviette hygiénique et la brosse à dent en applicateur à tampons. A ce moment précis on repense à une célèbre séquence de la saison 1, celui où Piper essuyait avec une serviette hygiénique la flaque jaune gentiment laissée par Crazy Eyes au pied de son lit. Fini donc l'époque où les serviettes hygiéniques étaient accessibles. Aujourd'hui elles sont une denrée rare, un produit de luxe qui se vend très cher au marché noir.

© Netflix
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1-2-3 Cup !

Pendant que Cindy fait des envieuses avec son tampon parfum rosée du matin qu'elle vend à 5 dollars pièce (!), Caputo participe à son premier CorrectiCon de Baltimore, sorte de salon dédié aux dernières tendances carcérales (glauque non ?). Parmi les stands par lesquels il passe on aperçoit brièvement un stand rose bonbon proposant des gobelets en plastique qui capturent les menstrues. Autrement dit des cup réutilisables - économiques et écologiques - qui balayeraient une bonne fois pour toute la galère mensuelle des détenues. 

© Netflix
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Ecrit par Jordan Harrison (un homme donc), ce cinquième épisode montre une fois de plus que cette série moderne et audacieuse a vraiment toute sa place dans le paysage télévisuel. Décomplexée, engagée et définitivement nécessaire, elle arrive même à nous faire rire des règles (coucou l'éponge dinosaure !) et ça c'était franchement pas gagné ! 

                                                                                                                                     Marie PONCHEL


Crédits photos : © Netflix

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