"Toi je vais te baiser" : merci Vincent

(...) Mais je me suis assis à côté d'eux et tout en croisant le regard de la jeune femme, je lui ai dit, Hey Camille! Ça faisait un bail que je ne t'avais pas vue! Comment ça va, ma cousine? puis me tournant vers l'homme, avec un grand sourire, je ne vous dérange pas, j'espère? Ces quelques mots ont suffit à la jeune femme pour reprendre vie, et comprenant ce que je tentais de faire m'a suivi dans ma brève comédie familiale. L'homme a immédiatement retiré sa main, comme si les fils de sa marionnette venaient de se couper, comme s'il venait de se brûler au contact de la peau de la jeune femme. Sans un regard, il s'est levé, et il est sorti de la rame sans se retourner.

Après m'être assuré que la jeune femme allait bien également, je suis parti aussi.

Merci Vincent. Ce matin, alors que je prenais ma brochette de transports en commun à jeun, que je surfais sur Internet tout en protégeant mon sac, en tirant sur ma jupe et en prenant garde aux regards malintentionnés posés sur moi, je t'ai lu et j'ai pleuré. Merci Vincent. Merci d'avoir sauvé l'une d'entre nous qui prenait ce soir-là le métro comme des milliers de jeunes femmes avant elle, et qui s'est vue devenir en un court instant la proie d'un agresseur.

Merci Vincent d'avoir partagé ton récit sur ton blog Artiste Comptant pour Rien. Aujourd'hui tu peux l'être, content. Pour ce soir-là, ce soir où tu as réagis alors que la rame était pleine, ce soir-là où tu as redoublé d'efforts et pris la bonne décision pour aborder la victime, pour ce soir-là tu mériterais un Prix. Oui un Prix. Le prix d'avoir épargné à cette jeune femme une vie brisée, des cauchemards à perpétuité, si ce n'est la mort. Merci Vincent.

Ce récit qui vous prend aux tripes me remet du baume au coeur, me redonne foi en l'Homme et surtout confirme l'idée que je me faisais de ces mouvements d'utilité publique que sont Paye ta Schnek, Projets Crocodiles ou encore Stop harcèlement de rue, qui sensibilisent au harcèlement de rue avec intelligence.

Merci Vincent. J'espère un jour dire merci à François, Paul et tant d'autres super-héros du quotidien.